… Aime l’iode, les algues, les balades, les copains et mettre tout ça dans un tartare !

Voici Christian. Il fait partie des gens incroyables que je côtoie depuis que je suis arrivée en terres vendéennes et que je traîne au marché chez Louise et Yannick. Christian a plusieurs vies. Toutes simples. Une vie de paysan qui élève des vaches. Juste ce qu’il faut. Une vie de cueilleur sauvage qui rapporte parfois au marché une brassée de champignons incroyables, ou d’asperges sauvages… Une vie d’ami qui donne des tas de coups d’main parce qu’il sait tout faire et est toujours ok pour rendre service. Et une vie de professeur en biodiversité. Lui répondrait que, non, vraiment, il ne sait pas tant de choses que ça. Il est vrai que plus on apprend et plus on réalise qu’on ne sait rien… Mais vue de ma culture générale à moi, ce gars-là est un puit de connaissances. Les oiseaux, les plantes, ce qui se mange, ce qui s’évite, ce qui s’écoute quand la nuit tombe, ce qui passe là-haut dans le ciel. Il sait tout. Et accompagne tout de citations, d’anecdotes drôles ou de poésie.
Comme il connait aussi les algues, quelques amis et moi lui avons demandé de nous apprendre, pour savoir les identifier, … et les manger. C’est ainsi qu’un joyeuse bande de gourmands s’est retrouvée à patauger dans les mares d’eau salée, entre les rochers quelque part sur la côte d’ici.

Personnellement, la seule chose que j’ai retenue est : absolument toutes les algues sont comestibles. Ça c’est une sacrée bonne nouvelle pour la résilience alimentaire !… Pour autant, il y en a qui sont vraiment très caoutchouteuses ou pas franchement agréables à manger. Mais toutes peuvent venir parfumer un bouillon comme la célèbre kombu typique de la cuisine asiatique. Egalement le goemon que nous trouvons à foison partout, caractérisé par ses petites bulles que nous jouions à éclater étant gosses.

Nous avons aussi appris à les cueillir sans abîmer, à les choisir bien vivantes et fraiches… Hulve ou encore la laitue de mer aux grandes « feuilles » fines et bien vertes… La dulse rouge-rosé (ci-dessus à droite)… Le fucus dentelé. La laminaire. Et, notre préférée à toutes et tous : la osmundea pinnatifida, ou poivre de mer, qui a un goût dingue de truffe! (ci-dessus à gauche).

Restaurant 3* et même plus !
Comme nous sommes des gens extrêmement organisés, nous avions prévu le pique-nique en bord de plage pour déguster au plus frais, notre cueillette maritime. Je vous avoue qu’il y a des moments de grâce pur, et ce pique-nique en fut un… Humainement et gustativement.

Chacun et chacune y est allé de son ajout d’algues fines sur sa salade ou sa tartine. Et Christian nous a régalé d’une de ses spécialités, le tartare d’algues.
Ça faisait longtemps que je voulais trouver une bonne recette de ce tartare. Je connais celui de Christian, ou encore celui de la Biocoop du coin.
Voici enfin le mien ! Comme je l’ai voulu accessible à vous tous, je ne l’ai pas préparé à base d’algues fraîches mais à base d’algues séchées que l’on trouve maintenant assez facilement (en épicerie bio).
Les paillettes d’algues séchées / Le sachet (billet non sponsorisé)
Tous les ingrédients dans le saladier / Les mêmes, mélangés
Tartare d’algues
Préparation : 20 minutes
Cuisson : 5 minutes ; vapeur
Attente : 1 heure au frais
- Un sachet d’algues déshydratées de 35 g
- 3-4 échalotes (Environ 100/120 g)
- 2 gros cornichons (50 g)
- ½ pot de câpres hachées (30 g)
- Sel, poivre
- 30 g d’huile d’olive (option)
- 1 gousse d’ail (option)
- 30 g de vinaigre de cidre
Peler, ciseler finement puis cuire les échalotes 5 minutes à la vapeur. Réserver.
Dans un saladier, placer tous les ingrédients. Mélanger. Laisser reposer une heure au réfrigérateur.
Goûter pour rectifier en sel, poivre, (et épices) si besoin. Placer en pots et garder au frais.
Vous pouvez personnaliser cette recette en ajoutant paprika, curry, cumin… persil, ciboulette, estragon… moutarde, miso, sauce soja, sésame…
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Ce tartare ultra savoureux, j’en mets absolument partout !

… Sur des toasts de courgette crue avec une lichette de fromage de chèvre…

… dans des rillettes de maquereaux fumés pour accompagner un avocat…

Et dans n’importe quelle sauce pour salade : ici une sauce lait de coco / sésame / sauce soja, pour aller sur une salade de chou blanc et de champignons.
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Il faut que je vous fasse un aveu : j’ai calculé le prix de revient de ce tartare maison : il est de 40 euros/kilo environ.
Sachant que le tartare d’algues vendu en épicerie est de 30 €/kg si on achète un kilo, et de 50 €/kg si on achète un petit pot de 100 g environ, alors vous déduirez que faire le tartare d’algues maison n’est rentable que si vous en consommez une grande quantité (A la Biocoop de mon coin, on peut l’acheter en vrac, au poids que l’on souhaite, à 30€/kg).
Mais ce serait oublier qu’avec le fait maison, il y a la joie du « C’est môa qui l’ait fait » et la merveilleuse possibilité de personnaliser selon ses goûts !