… Aime finaliser un rêve vieux de 4 ans – Daniel BERLIN
Skane Stranas. Au Sud de la Suède. Plus facile d’accès par Copenhague que par Stockholm.
Pourquoi là ? Pourquoi si loin de tout dans un environnement habité avec parcimonie ? D’abord pour des raisons financières. Daniel voulait être chez lui mais n’avait pas les moyens de s’offrir une grande ville, alors il a acheté une maison perdue dans un coin aussi perdu.
Mais ce coin perdu est également connu pour être la terre des meilleures produits de Suède et c’est là la deuxième et bonne raison qui a poussé Daniel à choisir ce terrain de cuisine il y a 6 ans. 6 ans seulement.
Dès le début, il cible l’expérience unique pour ses convives. Il imagine et concrétise un restaurant de poche pouvant accueillir au maximum 14 personnes – nous ne serons que 12 au moment de notre visite. Entouré de ses parents, dont Papa, sommelier formé sur le tard, il propose aux courageux qui font le chemin, un pur moment en famille.
Cette sensation commence dès votre arrivée, car vous êtes attendu. A peine éteint le moteur de la voiture posée au parking, la porte de la maison s’ouvre et un sourire vous invite à le rejoindre. Maman ne ferait pas mieux.
Il est difficile… impossible… de raconter un dîner chez Daniel dans un simple post de blog… Comment vous faire sentir à quel point chaque instant et chaque détail ont été pensés. Pas calculés; pensés… Avec sincérité. Avec sens. Avec comme seule envie que celle de vous faire vous sentir bien et de vous laisser repartir rasséréné, l’esprit rafraichi.
Pour ne raconter qu’un extrait des nombreux bons moments qui ont ponctué cette soirée, arrive celui où Ellinor nous invite à nous drapper d’une chaude couverture et à la suivre. Tous les convives se lèvent, se couvrent et rejoignent Papa Berlin au bar du jardin. Il fait nuit. Il fait froid. Il fait sec. La lune nous éclaire. Papa nous sert un petit bol de potage de carotte et potiron. Nous le dégustons en regardant se colorer sur le barbecue, 2 jolies pièces d’oiseaux sauvages chassés par Daniel. Ensuite le cuisinier nous propose de piquer des petites fourchettes à 2 dents pour chiper un morceau, là, directement sur le feu. Nous rions. L’échange se crée.
Tous les membres de la famille se resserrent les uns aux autres pour se réchauffer et se rapprocher du feu… Comment résister. Comment ne pas adhérer. Depuis quelques heures déjà, Daniel, entouré de sa famille et de son équipe, nous a enchanté les papilles mais nous a aussi totalement déconnectés de notre réalité. Maintenant, il nous emmène dans son jardin pour nous extraire encore plus de notre monde et nous offrir le sien… Et ce n’est pas fini… A notre retour dans la salle, celle-ci a été transformée. Au début baignée d’une ambiance claire et lumineuse (nappes gris-blanc, serviettes beiges, etc.), elle est maintenant devenue plus sombre. Les nappes ont disparu pour révéler des plateaux de table en bois noir et la lumière a été réduite. En parallèle, les saveurs se sont intensifiées, corsées, comme dans ce bouillon de champignons et herbes sauvages à l’intensité mystérieuse de l’umami qu’Ellinor nous invite à savourer en exprimant notre bonheur à travers une vague sonore de « slurp » gourmands. Nous avons presque le sentiment de vivre un deuxième repas. Le scénario est remarquablement pensé et exécuté.
… je relis les notes prises au cours de notre dîner. Immédiatement jaillit l’envie d’y retourner… Parmi mes favoris, le toast de biche composé d’un tartare frais, de coeur de biche séché, de la base, le toast, fait de sang et le tout relevé d’un assaisonnement type pastrami… Adoré aussi le jaune d’oeuf « pâteux » parfait, couvert du blanc du même oeuf servi dans une écume acidulée et sucrée, accompagné du croustillant de quelques céréales et de graines de moutarde, sans oublier quelques lamelles de salsifis pour le moelleux végétal… Déguster l’oignon grillé et la crème de pomme de terre aux noisettes fraîches en pensant « Put&# que c’est bon ! »; parce que c’est l’odeur qui envahit la maison quand Maman commence à préparer la tarte à l’oignon par leur caramélisation lente et contrôlée; parce que c’est le bonheur régressif d’une parfaite purée de pomme de terre vaporeuse ; parce que c’est jouir du croquant si particulier de la noisette fraîchement cueillie au bord des chemins vendéens. Et parce que tout cela, je l’ai vécu et parce que Daniel concentre ces 3 émotions façon « Ratatouille » dans une assiette magistrale.
Je m’arrête ici en vous laissant découvrir l’album de ce dîner tant attendu depuis 4 ans sur Facebook.
Daniel Berlin
www.danielberlin.se
Notre voyage pour y aller :
– Paris-Copenhague : 1h30 en avion (+ enregistrement / contrôle / Embarquement / Débarquement)
– Copenhague-Skane Trada : 1h30 en voiture
– Quelques rares hôtels dans la région, dont celui où nous avons dormi : STF Hotel (10 minutes à pieds de chez Daniel)
Stéphanie
4 novembre 2015 @ 7:59 pm
La seconde photo me fait penser aux bergers devant la crêche
Bisous