… Aime reparler de Manon et Thomas – Restaurant Côté Marais vu de l’assiette
Il y a quelques semaines, je suis allée passer un service au chaud dans les coulisses du restaurant Côté Marais. Au cas où, le lien est ici, mais je sais que vous vous en souvenez. Comme je n’ai pas encore le don d’ubiquité, je n’avais pas pris le temps de déjeuner et de raconter les assiettes. J’ai donc été obligée d’y retourner pour corriger ce manque (NDLR : vous noterez le dévouement extrême de votre Foodie !). Donc je vous propose de passer à table.
Ceviche de poissons d’ici, eau de concombre aux agrumes de leurs serres,
granité de fenouil et quelques graines de tournesol torréfiées
Ca c’est fait!
Filet de sandre de Loire, tartare d’huître, radis daikon
soutenu par un siphon de lait de coco ; gnocchis
de pomme de terre et brocoli
Oh ce jus aux saveurs mêlées !
Mont-Blanc Framboise et grande classe !
J’arrête là sinon je vais manger la céramique…
… Allez, assez joué: la même chose mais avant la dégustation !
Déjà, pour commencer, une mini-baby-gâche impeccable, à manger tartinée de beurre au sarrasin qui croque – C’est simple (quoi que…) et terriblement efficace !
Le ceviche… Tous les mots du libellé m’ont appelée. Ceviche, concombre, fenouil, graines… Mais aussi « de nos serres » !… Et granité, torréfié, tous ! Tous les mots du libellé m’ont fait une promesse et la promesse a été tenue.
Le Sandre… Oui, ok, j’avoue, je tique toujours un peu quand les produits exotiques s’immiscent. Mais honnêtement, je fais valser cette pensée du revers de la main parce qu’être locavore c’est top. Etre une casse-noix chipoteuse, c’est trop. Je suis une casse-noix chipoteuse. Mais avec un degré élevé de tolérance quand l’exotisme est raisonnable et remarquablement utilisé. Et là, comment dire… Mais que c’est bon! C’est joli, c’est rond, c’est juste. Tout est impeccable. Cuisson, assaisonnement, association. C’est précis et gourmand. Je me serais bien fait un bol entier des gnocchis poêlés et de cette sauce au lait de coco mesuré. Le daikon drappe le poisson et taquine le palais de sa fraîche amertume. Les huîtres de Baptiste Raimbaud amène la balade en bord de mer… Je – Me – Ré – Gale !
Le Mont-Blanc… Là, c’est Julien qui entre en scène. Pour l’anecdote, autant j’ai choisi mon entrée et mon plat, autant j’ai dit à l’adorable jeune garçon qui a pris ma commande, que je laissais Julien choisir mon dessert. C’est simple : entre le citron, le Mont-Blanc et la pomme au caramel, je ne savais pas choisir. Merci Julien pour ton choix, même si je sais que les autres desserts sont tout aussi excellents… Donc, bah voilà : vous prenez un biscuit moelleux aux éclats de marrons. Dedans, vous y glissez des fruits rouges qui coulent. Vous nappez de crème de marron et entourez de chantilly à la vanille. Vous garnissez de framboises fraîches et de pousses d’atsina réglissée et vous décorez de meringue au sésame. Et comme la tradition du Côté Marais veut que chaque dessert ait sa note glacée, vous ajoutez un sorbet framboise sur des éclats de meringue. Vous m’avez suivie? Alors vous savez pourquoi l’assiette a été littéralement nettoyée.
Et voilà! Vous venez de manger – virtuellement – un menu absolument excellent pour … 38 euros (midi en semaine). Et, non, il n’y a pas de faute de frappe !
Après ce déjeuner copieux et digeste, Manon et Thomas m’ont accordé le temps d’un café. Comme lors de notre première rencontre, je les ai quittés en me disant que ces deux-là sont taillés dans un bois précieux extrêmement rare. Je ne vais pas entrer dans le détail de nos échanges, car ils furent pour la plupart personnels. Mais « bon sang » que cela fait du bien de rencontrer des jeunes à l’état d’esprit aussi bien charpenté. Tout n’est pas facile. Tout ne coule pas de source. Mais tout est l’occasion de réfléchir, de prendre position, de recommencer quand il faut ou de faire une pause quand elle s’impose. Oui, vraiment, bravo les Jeunes ! Et chance pour notre territoire de vous avoir parmi nous, joyeux défenseurs des belles choses et de ceux qui les rendent possibles.
Restaurant Côté Marais, par Manon et Thomas