… Aime imaginer que la vraie vie est ici. Quique Dacosta Restaurante
Comme je reviens bientôt avec des amis qui, certainement, choisirons le nouveau menu, je décidai de savourer le menu « universo local », les plats historiques, ceux qui ont marqués les années précédentes, pour vivre l’émotion du moment doublée de celle des souvenirs… On polémique parfois sur le rythme des changements de menu. Le chef en ébullition et changeant sa carte chaque jour est-il plus méritant que celui qui maintient les mêmes plats de longs mois ? Peu m’importe. Il est aussi agréable de retrouver le bon goût d’un plat connu que sympathique de faire une nouvelle rencontre.
Chez Quique, vous avez le choix : sauter de découverte en découverte de l’année en cours ou voyager dans le temps, l’idéal étant de programmer les deux sur un voyage gourmet, car l’un comme l’autre devrait être une obligation dans la vie d’un Chef, d’un journaliste ou d’un gastronome digne de ce nom.
A noter qu’ici, même les plats historiques, – devrions-nous dire signature ?-, sont en mouvement permanent. Rien ne se repose sur ses acquis et si la recette parfois reste la même, la nouveauté viendra de sa présentation ou d’un accord sur un vin improbable ou introuvable comme ce cidre aux 6 pommes et au nez de tarte tatin qui vient donner au cuba libre de foie gras, déjà savouré maintes fois, une toute nouvelle dimension fruitée sans tomber dans le piège de l’hyper sucré.
Ce qui est impressionnant, c’est de découvrir une inconnue, un rouget de l’année 1999. 15 ans en arrière !! Et de ne rien trouver de décalé ni de démodé dans le travail ou dans l’approche. Un rouget sans arête aucune et paraissant comme intouché, une cuisson nacrée, un tapioca cuit dans le jus des têtes pour donner sa puissance au plat. Un voile de verdure en gelée pour rafraichir. Un plat « has been » ici et qui paraitrait encore bien avant-gardiste dans beaucoup de maisons.
Ce qui est enchanteur, ce sont les desserts. Souvent annoncés par le simple nom d’un fruit. Cerisier. Chocolat. Litchi. Ici pêche. Ils sont comme un retour au source du goût du dit fruit. Pourtant, au départ, celui-ci a totalement disparu dans un adorable petit bazar organisé de sorbet déposé sur un crumble, de morceaux de fruits frais cachés sous un voile au gingembre, agrémenté d’un lait crémeux d’amande, et d’amandes fraîches. Sans oublier les 3 ou 4 mini feuilles de menthe qui ne sont pas là que pour faire joli, croyez-moi. Mais quand vous mangez ce dessert, le fruit s’impose. Il réapparait au palais plus frais et plus gorgé de soleil que jamais. Les autres éléments ne sont que des assaisonnements bien dosés pour exhausser le plaisir. Mais c’est bien le fruit qui est là, comme s’il venant d’être cueilli et croqué.
Et ce qui est toujours aussi fou au QDR, c’est l’hyper gentillesse et l’hyper professionnalisme de toute l’équipe. Certes je ne suis pas le commun des convives, mais une amie de tous. Ceci dit, j’observe aussi ce qui se passe autour de moi et ce que vivent les autres visiteurs. Et à chaque fin de repas, je les retrouve dans le salon de thé, heureux, détendus, profitant des derniers instants d’un moment d’extase visible. Quand l’estomac est bien rempli et satisfait, quand vous venez de vous faire dorloter des heures. Et que vous êtes tellement bien, affalés dans les fauteuils du salon qu’il est quasi impossible de s’en extraire pour retrouver la vraie vie… Si seulement la vraie vie était ici…
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Quique Dacosta Restaurante
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