… Aime le Phenix-cuisinier – Christophe Aribert, naissance et re.
Christophe Aribert – Service du soir – Tout sourire
Christophe Aribert, souvenez-vous : ce cuisinier tellement cuisinier qu’il redéfinit la façon « d’être cuisinier » en nous obligeant à distinguer le verbe être : être intrinsèquement, essentiellement, être humain; du verbe être au sens d’état, de situation à un instant T. Christophe EST cuisinier dans son ADN.
Depuis quelques mois, le cuisinier est mort, vive le cuisinier !!!
Du haut de ses 45 ans passés, dont la majorité en cuisine, du fin fond de sa vallée, et bien assis sur ses 2 étoiles et ses 4 toques, profitant d’un poste en CDI vraiment DI, il aurait pu filer tranquille jusqu’à la fin. Il lui était facile de se concentrer sur sa créativité, sur l’épanouissement de son équipe et sur le plaisir de sa clientèle sans plus de complications. Mais ce serait oublier que Christophe est non seulement Cuisiner, mais aussi un élément du vivant en pleine conscience de cette filiation. Je crois qu’en fait, Christophe est fils de boulanger et de mère Nature. La montagne s’est penchée sur son berceau et lui a donné le goût profond des marches en forêt, de la poudreuse blanche, des sommets oxygénés… du respect de la Terre, notre seule et unique maison. Cet ancrage dans la Nature lui a ouvert les yeux sur l’état de la planète et de l’humanité. Il lui est devenu impossible de se contenter « d’être cuisinier ». Il fallait donner un autre sens à tout cela. Besoin viscéral de cohérence, quand tu nous tiens…
Les fourneaux des Terrasses d’Uriage sont devenus trop petits. Christophe ne pouvait mettre en place une philosophie de cuisine éco-responsable sans la doubler librement de la même philosophie dans l’accueil global et dans sa position au sein de son environnement..
La vie est ainsi faite ; quand vous retrouvez le chemin de votre « légende personnelle » (Paulo Coelho), les choses se mettent en place d’elles-mêmes – mais pas forcément facilement, loin de là.
Nichée, cachée, dans un petit coin de la vallée d’Uriage-les-bains, la Maison Aribert dans son écrin
Sa destinée lui a donc mis sous la main, à quelques mètres, le lieu idéal! Grande bâtisse ancienne et magnifique, offrant toute la place qu’il faut pour 5 chambres, 2 restaurants, et un jardin en permaculture, cherche propriétaire.
Majestueuse, impressionnante, à la hauteur de la mission
C’est vraiment fou à quel point la vie fait des merveilles.
Christophe a eu les clés fin d’année 2017. L’inauguration a eu lieu fin janvier 2019. Nous comptons 18 mois entre les premières idées et le jour de l’ouverture. On comprend alors que Christophe a mis la barre très haut. Pas « très haut » au sens des guides culinaires (même si oui, bien évidement), mais « très haut » au sens « green ». « Très haut » dans l’accession au bonheur de faire du bien à la Planète et à ses clients, bonheur qu’il entend partager avec l’ensemble de son équipe.
Une part de chou rouge, comme un petit gâteau. Compression de feuilles tendrement croquantes. Juste du chou rouge… Le meilleur des choux rouges.
C’est impossible de résumer en un seul billet tout ce qui se passe à la Maison Aribert… Mais ce dont je me souviens de nos nombreux échanges (J’ADORE DISCUTER AVEC CHRISTOPHE!!), c’est qu’il se sent aux balbutiements comme il dit. Dans son énergie intérieure, dans ses mouvements, dans ses mots, dans sa fatigue, même, j’ai senti que le cuisinier qui est né cuisinier, vient de renaitre. Il bouillonne. Il voudrait aller tellement plus vite tout en laissant le temps au temps pour ne perdre personne en cours de route. Il met en place de nombreuses petites et grandes choses dans son établissement. Cela va d’une démarche zéro-plastique dans les chambres, à l’embauche d’un jardinier à temps plein en passant par la mise en place de cours de yoga et autres services dédiés au bien-être – Liste non exhaustive bien entendu… Avec le sourire, il passe de la narration de tout ce qui a été fait à la liste de tout ce qui reste encore à faire. Ce reste-à-faire n’est pas un lot de contraintes ou une stratégie pour se faire remarquer. Tout cela est sincèrement profondément fondé sur la prise de conscience. Quand cette prise de conscience est là, aussi prenante et angoissante que la conscience de la mort, trois chemins s’ouvrent : le déni, la tétanisation et l’action. D’ailleurs j’ai parfois l’impression qu’on ne choisit pas. Chris’ a été touché par le besoin d’agir et soulage ce besoin par les moyens que lui offrent son métier et sa maison. « Je veux faire passer le message, aussi bien à mes équipes qu’à mes clients »… « Tout cela n’est rien sans partage et sans transmission »…
Et quand la to-do list devient trop longue et les délais trop courts, quand les problèmes s’empilent et troublent la vision, alors il appuie sur le bouton pause, et part « faire de la peau » comme il dit… Là-haut, dans les hauteurs… A croire que la blancheur de la neige fraîche permet d’apaiser et d’éclairer sur l’ordre des choses et la piste à suivre…
To be continued… Je vous ai bien dit qu’un billet ne serait pas suffisant ;-)…
Et si vous vous demandez si on y dort bien : le lendemain de la photo prise ci-dessous,
je me suis réveillée comme une fleur… à … Midi !…
Ceux qui me connaissent sauront que ce détail en dit long.
#Paix #Sérénité #Silence #MatelasDeOuf !!