… Aime les cendres, et pas que le mercredi ! Petit geste #26 : Lessive à la cendre et tellement plus
Après un hiver un peu rude, passé dans une maison non isolée et sans poêle (sic!), je vous laisse imaginer à quel point le premier feu fut savoureux ! A tel point que j’ai invité mes amis et voisins à le partager avec moi… Grand bien m’en a pris ! Corinne n’a pas manqué de m’apprendre comment laver la vitre de mon poêle rapidement noircie : “Tu fais une boule de papier journal, tu la mouilles juste ce qui’l faut, tu la “trempes” dans la cendre et tu nettoies ta vitre avec cette éponge magique. Ensuite tu prends une 2ème boule de papier, et, sans la mouiller cette fois, tu essuies”. Honnêtement, je ne savais pas si c’était du lard ou du cochon, mais Christiane me confirma l’efficacité de la méthode.
A gauche : petit pot de cendre / à droite une boule de papier journal
La même, boule de papier journal mouillée…
… puis tapotée dans la cendre.
Dès le lendemain, j’ai testé et je suis restée comme une bleue devant ma vitre revenue comme neuve en quelques minutes et sans effort !
Avant… Là, elle n’est pas très sale mais ça marche aussi quand elle est vraiment encrassée.
Après, bluffée !
Les jours qui ont suivi, dès que je me retrouvais face à une surface sale à nettoyer, je tentais la même méthode. Cela fait maintenant 4 semaines que la cendre est devenue mon allié le plus précieux pour décaper la maison ! Lavabo, bac de douche, évier… Vitres de la maison… Casseroles et fond d’autocuiseur encrassés, tout y passe! Et c’est absolument fan-ta-stique! Il me tarde de tester sur les enjoliveur de la voiture !
Casserole dont je n’arrivais pas à enlever les petites crasses (en haut sur le bord, vous les voyez?)… Puis passage du journal « cendré » et hop! Barbatruc! Casserole ni-ckel !
Vitre … tellement sale, à gauche, que l’appareil photo fait le point sur la crasse ! … Badigeonnée de cendre… Et propre pour profiter du paysage si joli 🙂
Papa au boulot (ça occupe pendant le confinement…) : il tamise la cendre.
Je connaissais déjà l’utilisation de la cendre dans la préparation d’une lessive maison. Je découvre qu’elle a bien d’autres usages qui permettent de faire de grandes économies tout en ayant un ménage écologique !
Le secret de cette cendre magique, c’est sa teneur en potassium. Cependant, ça n’explique pas tout. Car j’ai tenté de laver la vitre du poêle avec de la cendre et un autre papier que notre bon vieux papier journal : ça n’a pas marché. Y aurait-il donc ici une réaction chimique mystérieuse?…
Ainsi, désormais, un petit pot de cendre tamisée règne en maître dans le lot de pots des produits ménagers bio de la maison :
De gauche à droite : lessive à la cendre additionnée de copeaux de savon (mais je pense qu’ils ne sont pas indispensables) / Vinaigre aromatisé de quelques peaux d’orange pour le parfum – inutile de payer (cher!) des huiles essentielles quand la nature nous les offre / savon noir chapeauté du petit pot de cendre / Percarbonate – utilisé pour les tâches incrustées, chapeauté par le bicarbonate / acide citrique… dont je ne me suis encore jamais servi
Lessive à la cendre
Pour 1 litre de lessive (soit 10 lessives)
Préparation : 10 minutes
Attente : 48h + 1 heure
- 1 litre d’eau (filtrée, ou de pluie idéalement)
- 150 g de cendre froide et finement tamisée
Placez la cendre dans l’eau et mélanger. Laisser reposer 48 heures en mélangeant de temps en temps.
Filtrez à travers un linge fin, ou un filtre à café (il faut être patient … et le linge fin doit être un vieux linge en fin de vie). Pensez à garder le résidu du tamis, car c’est une parfaite crème à récurer étant donné ce qui a été expliqué précédemment 🙂
Placez dans une bouteille et c’est fini.
Vous utilisez environ 10 cl (1 petit verre) par lessive.
J’ai vu sur internet que certains font chauffer l’eau avant d’ajouter la cendre. Je ferai le test. Mais pour le moment, je l’ai toujours faite à froid.
Les échos du net indiquent que cette lessive ravivent les couleurs et est particulièrement adaptées pour les tâches organiques (huile, aliments, sang…). Personnellement, je ne suis pas de nature à beaucoup salir mes vêtements. Et si jamais il y a une tâche un peu incrustée, alors je frotte au savon de Marseille et laisse tremper (option 2 : petit bain de percarbonate + eau bouillante).
NOTA BENE : il faut disposer de cendres propres c’est-à-dire issue de la combustion de bois propres, sans peinture ni traitement divers. Je ne brûle pas non plus de papier imprimé de couleurs (en dehors de journaux type Ouest-France ou Le Monde). Je m’autorise quelques bois de cagettes pour allumer le feu, dans la mesure où la cendre est tamisée et donc, les agrafes retirées, et le carton s’il n’est pas imprimé et s’il n’a pas de scotch résiduel.
IMPORTANT :
– La cendre riche en potasse (tensio-actif naturel) est agressive pour les mains, donc je recommande de la manipuler avec des gants.
– La cendre n’est pas anti-bactérienne donc si vous recherchez cette propriété, pensez à rincer avec du vinaigre (attention, le vinaigre utilisé en machine à laver flingue les élastiques).
– Ne laissez pas à la portée des enfants.
Depuis, j’ai fait quelques recherches sur internet et j’ai découvert que la cendre est aussi un bon ami pour le potager. Elle vient, d’une part, enrichir le sol pour certaines plantations, mais aussi repousser les escargots, limaces, voire même souris et autres rongeurs.
Il serait aussi efficace pour rendre son brillant à l’argenterie ou au cuivre.
Enfin, certains l’utilisent comme dentifrice. Mais je vous avoue que là, je ne suis pas très chaude pour tenter l’expérience.
Je vois d’ici ceux qui, parmi vous, n’ont ni poêle ni cheminée, et qui, d’un seul coup, ressentent en eux une frustration énorme !… Je suis certaine qu’en sondant autour de vous, amis, proches, famille, collègue, vous trouverez une personne qui produit ce précieux allié, sans même, probablement, connaître tous ses secrets. Du troc s’impose ! (Rappel : il faut une cendre propre.)
… Ce qui est terrible, c’est que ce truc est connu de nos anciens depuis longtemps… Tout comme les nombreux usages du papier journal qui seront l’objet d’un autre billet. Mais, allez savoir pourquoi, il y a entre nos anciens et nous un vide – génération 68? Libération de la femme?… – qui nous a privé de ces savoirs, et fait acheter des produits toxiques, polluants et chers ! Un énorme gâchis.