… Aime avoir le souffle coupé… Alexandre Gauthier et sa Grenouillère à Paris. Sans mot.
Il a fallu qu’il vienne nous chercher… Nous. Les convives arrivés là et stupéfaits… Visages émerveillés et sans voix, bloqués à l’entrée de cette improbable Grenouillère parisienne d’un soir… Alors comme nous ne bougions pas, Alexandre a remonté la grande table pour s’approcher de nous et savourer notre surprise. Il est tout sourire et ses yeux pétillent. Heureux de nous avoir coupé le souffle. Heureux de nous accueillir dans sa ferme du 11 rue des martyrs en plein coeur de la capitale. Heureux de ce qui est en train de commencer.
Au départ, un carton d’invitation indiquant une adresse typique du neuvième arrondissement. Au numéro 11. Un code. La porte s’ouvre sur un long et banal couloir d’immeuble du début du siècle. Lumière éteinte mais bougies dansant au sol… Au bout du couloir, la nuit tombe sur une micro-cour parisienne et sur un jeune homme qui nous attend le bras chargé de bulles à boire. Et sur cette cour, une incroyable bâtisse cherchant encore son identité entre église et vieux corps de ferme. L’entrée de cette bâtisse ne cache pas qu’elle est unique, habitée par un architecte au style adapté à celui d’Alexandre… Enfin la grande porte métallique pivote et c’est à ce moment-là que tous les mots disparaissent. Rien ne sort. Bloqués. Nous sommes tous là, sans bouger, à regarder cette immense table éclairée de bougies et bien calée au centre d’une toute aussi immense pièce qui nous transporte instantanément loin de là.
Dans les assiettes, Alexandre s’exprime tel que nous le connaissons. Sublime. Contemporain. Osé. Comme à chaque fois que je suis plongée dans son monde et dans sa gastronomie, je ne peux retenir un rapprochement avec un autre monde aussi fou et créatif. Celui de Caro et Jeunet. Entre Délicatessen et la Cité des enfants perdus… Un monde fantasque et fantastique où Alexandre l’Acrobate nous enchante par un univers et une cuisine aussi poétiques et imaginaires que techniques et exécutés avec la précision d’un équilibriste… Il a cela d’unique Alexandre… Cette capacité à nous emmener loin. Très loin. Dans son monde à Lui. Dans ses assiettes à Lui. Et durant tout ce dîner, je me suis retrouvée comme une enfant hypnotisée par le spectacle d’un cirque moderne, le sourire bien accroché aux lèvres et l’envie que cela ne s’arrête jamais.
Extrait.
Asperges bébés aux pieds plantés dans un beurre mousseux, perles de vinaigre
Le printemps est là, en avance sur son temps, et servi à travers de très jeunes légumes crûs qui croquent leur fraîcheur dans le gras du beurre. Bonheur.
Raviole à la betterave, beurre au haddock et jaune crû
L’Acrobate. L’Équilibriste. Et le Poète qui nous raconte un terre-mer percutant. Parce que la raviole al dente résiste très légèrement avant de lâcher prise pour laisser s’échapper une première vague faite d’un drôle de beurre fondu et parfumé, puis une deuxième, improbable… Le jaune crû. La gourmandise est parfaite. L’émotion est totale.
Je ne le vois pas. Mais je sais qu’il est là.
Je soulève le buisson et découvre le corps du homard cardinal. Je respire les parfums en imaginant déjà le jus nappant mes doigts puis la texture un peu résistante et finalement moelleuse de ce homard grillé dans le genièvre incendié. Le plaisir est là. Comme promis. Intégral.
Ketchup de fraise.
Avec tout le bonheur gustatif que le ketchup implique. Un gout concentré de fraise. L’impertinence du tabasco et de la sauce anglaise. Une coque croustillante. Et un crémeux laitier. Une croquette fruitée que toute la tablée aurait bien bissé !
Merci Alexandre.
Merci à vous Tous, Chefs Artistes pour nous imaginer et
pour nous faire vivre de tels moments.
Toute les photos de ce dîner à « Madeleine sous Paris » sur Facebook
La Grenouillère
La Madeleine sous Montreuil
Bourboulle
19 mars 2014 @ 9:00 am
Suivant ce site depuis quelques temps, le côté fan-club me gêne un peu.
Pas de distanciation, pas de sens critique.
Stéphanie
19 mars 2014 @ 9:06 am
Ce qui est bien, c’est que vous êtes libre de ne pas lire les articles de ce blog. Tout comme je suis libre de ne pas avoir de sens critique et de ne pas prendre de distance… Et même en cherchant bien, je ne trouve pas ce qu’il y a de criticable dans ce dîner.
mopodo
21 mars 2014 @ 7:59 am
Faut-il avoir l’obligation de consulter ce site pour émettre un avis ?
MACQUET ALAIN DE BOULOGNE sur mer
25 mars 2014 @ 3:57 am
vivement que je vois ce livre avec une petite recette inédite ajouté et bien sur signé par l’artiste .ALAIN actuellement hospitalisé au centre Calvé de Berck
MACQUET ALAIN DE BOULOGNE sur mer
25 mars 2014 @ 3:59 am
ne pas oublier 1 ou 2 photos merci alain