… Aime la nourriture gratuite ; Petit geste #10 : Je cuisine les déchets et petit geste #27 : ma vie sans frigo
Avant de vous donner une nouvelle recette de cuisine zéro déchet, je vais vous raconter le cheminement vers cette recette : Petit geste #27, en route vers une vie sans frigo !
Il y a quelques temps (décembre 2018), je vous proposais une série de livres à (s’)offrir pour une vie plus verte. Dans le lot, il y avait une “Notre aventure sans frigo” de Marie Cochard (*). J’avoue avoir littéralement adoré et dévoré ce livre – Ne foncez pas sur Amazon pour vous l’offrir!!! Attendez que les libraires ré-ouvrent, ou alors choisissez une librairie en ligne franco-française et éthique 🙂 (évitez Décitre.fr – je me suis faite avoir)… Je travaille beaucoup à pouvoir me passer du réfrigérateur. Car l’action de « refroidir » est une des plus émettrices de GES. De plus, il me fait le même effet que l’eau des toilettes à savoir : quand je tire la chasse d’eau, j’ai envie de vomir tant il est absurde de chasser sa merde avec de l’eau que l’on a potabilisée… Il est aussi absurde 6 mois sur 12, de refroidir des ingrédients placés dans un frigo lui-même placé dans une pièce chauffée… Quant à ce frigo, il prend tout de même une place folle dans une cuisine et, ce, pour un look franchement hideux…
(*) je ne peux pas ajouter de photo du dit-livre, car il est actuellement en prêt chez ma voisine – je le fais tourner :-).
Entre autres, dans ce livre, Marie nous rappelle ou nous apprend comment garder les légumes en belle santé sans les placer au réfrigérateur. Surtout que garder ses légumes au réfrigérateur tuent leurs nutriments, ou en tous cas, les réduit, donc on a tout faux!… Bon évidemment, si vous achetez des fruits et des légumes qui ont fait des kilomètres dans des camions frigo puis qui ont été stockés des jours en chambre froide, c’est déjà trop tard… Mais en ce moment, beaucoup parmi vous ré-apprennent à acheter leurs produits directement chez les maraichers, et c’est une TRES BONNE CHOSE. De mon côté, tous les mercredis je vais chez Louise chercher mon panier de légumes hyper fraîchement cueillis. Ils sont sublimes, délicieux, et ne passent pas une seconde au réfrigérateur… De fil en aiguille, j’en suis venue à placer la majorité de mes légumes le « cul dans l’eau » pour qu’ils gardent une belle fraîcheur. Ca donne ça :
De gauche à droite : poireaux et oignons nouveaux / navets / salade
Il y a beaucoup de légumes que vous pouvez conserver ainsi. Mais pas tous. Il faut faire des essais : pour ma part, j’ai aussi testé l’endive et ça marche quelques jours mais moins que pour ceux indiqués ci-dessus qui se gardent vraiment longtemps. Et, cerise sur le gâteau, certains reprennent leur pousse et vous fournissent ainsi une nouvelle nourriture gratuite.
Nota bene :
– Il vous faudra rafraichir l’eau des poireaux et oignons nouveaux régulièrement, car elle prend vite leur odeur un peu forte.
– Il faut bien entendu que vos légumes disposent de quelques racines.
Ce que cela donne chez moi : légumes stockés le « cul dans l »eau », devant la fenêtre (côté nord, plus frais) – il y a aussi du chou rouge en lactofermentation, et quelques carottes enroulées dans du journal mais là, c’est un autre sujet
J’espère, un jour, « éradiquer » le réfrigérateur de ma cuisine pour le remplacer par une belle série d’étagères garnies de petits légumes vivants les pieds dans l’eau !
De fil en aiguille, j’en suis venue à prélever du vert de ci de là, au gré de ma cuisine. Un peu de vert de poireau dans la soupe, un peu de vert d’oignon dans la sauce des pâtes. C’est comme cueillir des aromatiques qu’on aurait fait pousser devant sa fenêtre, sauf qu’ici, ce sont des parties de légumes que les consommateurs jettent habituellement.
Du coup, je suis allée au bout de la démarche il y a quelques jours, en cuisinant des pâtes avec, comme légumes, uniquement les verts un peu filandreux ou abimés des légumes posés là, sous mon nez.
Grosses feuilles un peu fanées de salades (celles que nous avons pris la mauvaise habitude de bouder… On est stupide).
Verts d’oignons nouveaux
Vert de poireau
J’ai tout de même enlevé les parties sèches. Mais pas plus.
Soba aux haricots rouges et aux verts de légumes
Pour 2 personnes (je suis confinée avec Papa)
Préparation : 10 minutes
Cuisson : 15 minutes
- 4 feuilles de laitue flétries
- 2 verts d’oignons nouveaux
- 1 gros vert de poireau
- Un reste de haricots rouges et de pois chiche
- 250 g de soba (pâtes japonaises au blé noir)
- Huile, sel, poivre, ail, laurier
- Beurre, ou crème si vous voulez (nous on a voulu!)
Bien rincer les verts de légumes pour enlever le sable et les petites limaces. Emincer, ainsi que les feuilles de laitue.
Dans votre autocuiseur (depuis le temps que je vous en parle, vous en avez acheté un, n’est-ce pas?), faire revenir les verts de poireaux et oignons dans un peu d’huile. Vous pouvez caraméliser légèrement.
Ajouter les feuilles de laitue. Mélanger et cuire pour qu’elles réduisent, comme des épinards.
Ajouter le reste de légumes secs (pour moi les haricots et les pois chiche). Ajouter un petit bol d’eau. Saler, poivrer, épicer si l’on aime… Fermer l’autocuiseur et cuire sous pression 4 minutes.
Stopper et laisser la cuisson se finir par inertie. Pendant ce temps-là, cuire les soba avec quelques feuilles de laurier et de l’ail pour parfumer. (Si vous n’êtes pas minimaliste côté plaque de cuisson, et que vous en avez deux, soit une de plus que moi ;-), vous pouvez faire les 2 cuissons en parallèle).
Egoutter les soba en conservant l’eau de cuisson pour une soupe ou une sauce ou autre (un pain! Miam!). Ouvrir l’autocuiseur, ajouter les soba égouttées. Ici personnellement, ça se finit avec du beurre (et même un peu de crème si vous avez) et de la ciboulette. Mélanger et servir !
Le secret de cette cuisine des verts filandreux de légumes, c’est l’utilisation de l’autocuiseur. Le fait de cuire en pression, et à une température plus élevée que dans le cas d’une cuisson à l’eau (ou à la vapeur) permet d’assouplir nettement les fibres qui deviennent faciles à mastiquer.
Honnêtement, nous nous sommes régalés, à tel point que nous avons refait la même recette 2 fois dans la semaine! De plus, combinant blé noir (sarrasin), pois chiche et haricots rouges, et légumes verts, cette recette est parfaitement équilibrée.