… Aime le vert sauvage et plus du tout le vert d’élevage – Cake au pourpier et aux olives
Je viens de lire une information hallucinante : le chlorpyrifos, pesticide aux effets secondaires avérés, a été interdit en France en 2016… Sauf pour les épinards! Parce qu’on ne sait pas faire pousser des épinards et éviter les petites bêtes sans cette cochonnerie! Voilà le genre de nouvelles qui me fait bondir! On vote une loi pour empêcher Pierre mais on va laisser Paul parce qu’on ne sait pas faire sans, même si Paul tue ! Ce monde me rend de plus en plus dingue!
… Ceci dit, cela tombe bien, car je vous ai préparé un billet sur une plante qui peut le remplacer facilement : le pourpier .
Je suis fan du pourpier.
Magnifique pourpier ayant trouvé la faille dans un sol goudronné
Le pourpier – Kézako ?
Il est une herbe sauvage aux tiges rouges-parmes et aux feuilles d’un vert intense qui sent bon la vitalité. Ses tiges sont fermes et peuvent atteindre le diamètre d’un petit haricot vert, tandis que ses feuilles sont petites et nombreuses. Les feuilles comme les tiges, poussent en « étoile de mer », ou en « pieuvre » comme le montrent les photos ci-dessus. Mais surtout le pourpier pousse à l’état sauvage quasi partout ! Il y en a qui pousse dans les moindres interstices du parking goudronné de chez mes parents (image ci-dessus – Le Mans). Il y en a qui pousse sur les fondations de la future grange de mes voisins fermiers (Vendée). Il y en a qui pousse le long des rangs de carottes ou de pommes de terre de mes amis Christiane et Guy (Vendée bis)… Il y en a même à Paris dans la rue de Catherine et Alain (coucou les amis!)… Bref, il y en a vraiment partout … Sauf chez moi!!!
Le pourpier – Bouturage?
Du coup, quand Christiane m’a offert cette belle cagette de légumes du potager (en phénoculture grâce à Bibi !), j’ai mis de côté les tiges de pourpier qui avaient encore leurs racines, et je les ai re-plantées dans une cagette en bois (pas de plastique chez moi) remplie de terre. Ô joie ! les petits pieds de pourpier sont repartis très vite et je peux maintenant en profiter à domicile. Moralité : si vous trouvez du pourpier lors d’une balade à la campagne, ou chez des amis, n’hésitez pas à en cueillir et à le re-planter chez vous (en pleine terre ou en pots sur un balcon par exemple). Il vous fournira de belles rations à cuisiner durant encore des semaines.
Le pourpier – Pourquoi je l’aime :
Outre le fait qu’il est facile à cueillir, à laver, à cuisiner et bon à consommer, j’aime aussi le pourpier pour ses nombreuses qualités nutritives. Il est un peu comme l’ortie, une plante littéralement mise à disposition partout et gracieusement par Dame Nature, et, qui plus est, compte parmi les plus saines au monde. Les arabes l’appellent le légume béni (selon internet)… L’avantage du pourpier sur l’ortie est qu’il ne pique pas… Quant à ses bienfaits : peu calorique, il est riche en acides gras poly-insaturés (bon pour le coeur, le réseau sanguin et le cholestérol) et en vitamines A et C (antioxydants, ok face au cancer ou au vieillissement et pour l’immunité). Il aide aussi en cas de constipation (il faut en manger une bonne dose). Il nettoie le corps et lui apporte une super dose de minéraux. C’est un coagulant (bien d’en mâcher si saignement de dent, ou en cas de règles abondantes). Je m’arrête là mais il y a encore plein de vertus que je vous laisse découvrir sur le net.
Et en cuisine?
Parlons d’abord de son goût. Le pourpier est connu avant tout pour son goût citronné. Crû, c’est cette saveur d’agrume qui domine. Cuit, il laisse apparaitre des notes d’épinards et de haricots verts…
A crû, on l’aime énormément pour sa texture : les petites feuilles vertes claquent sous la dent et apportent du pep’s à une salade ou un sandwich. Par contre, les grosses tiges sont trop rigides et fibreuses pour être mangées telles que.
Cuit, il vient se glisser dans toutes vos préparations ! … A la place des épinards.
Personnellement, une des premières fois où j’ai croisé son chemin, ce fut à l’Ephémère en Bourgogne, il y a un an, où j’ai savouré à l’ombre des grands arbres une délicieuse purée au pourpier. Ensuite, je suis donc tombée nez à nez avec lui dans une petite rue de Pigalle. Ramassé puis soigneusement lavé (il y a beaucoup de chiens qui se soulagent dans les rues de Pigalle. Et pas que les chiens…), il est venu assaisonner une bonne poêlée de spaghetti au tofu fumé. Comme il en restait beaucoup, j’en ai fait des bocaux : J’ai mis le pourpier dans le panier vapeur de mon autocuiseur et une belle quantité d’eau dessous avec du sel. Cuisson en pression 1 minute. Ensuite, pourpier cuit et eau salée sont allés dans des bocaux que j’ai stérilisé. Simple et efficace.
Et enfin, cet été, l’été du pourpier, j’en ai mis partout!
Toasts de rillettes de poisson maison, pourpier en pickle et olives vertes
Toasts de rillettes de porc, pourpier crû et cornichon
Poêlée de mini carottes et pourpier (beurre, ail, …)
Il est aussi venu agrémenter absolument toutes mes salades. Il s’est glissé dans toutes les soupes (oui, les soupes chez moi, c’est 12 mois sur 12). Il y a eu du riz au pourpier, des soba au pourpier, de nouveau une purée au pourpier et au beurre, beaucoup de beurre, etc., etc., etc.
A gauche : bocaux de pourpier / A droite : tentative de pourpier fermenté
Une astuce en passant : pour être certaine que tout le pourpier soit sous le niveau d’eau salé dans mon bocal, je l’ai bloqué avec un pied de chou (lui même bloqué par un bouchon). Et hop! C’est parti pour quelques semaines de fermentation !
Et pour ce qui est des tiges trop rigides et fibreuses pour être mangées crues, elles peuvent être cuisinées exactement comme des haricots verts (à l’eau ou à la vapeur). Ici, je les ai précuites à la vapeur puis poêlées avec ail / persil / beurre, mon combo gagnant.
En conclusion, une dernière recette dont je n’ai pas de photo pour cause de « dévorage » rapide après la sortie du four :
Cake au pourpier et aux olives (spécialement pour Nelly)
Préparation : 25 minutes
Cuisson : 50 à 60 minutes / Four : Th. 6 – 180°C
Pour 1 cake
- 3 grosses poignées de pourpier bien lavé
- 90 g d’olives noires dénoyautées et de bonne qualité
- 3 œufs extra frais de la voisine
- 150 g de farine
- 1 càc bombée de bicarbonate de sodium
- sel, poivre
- 12 cl de lait entier de la ferme de Nelly
- 6 cl d’huile d’olive (super bonne)
- 1 càs généreuse de vinaigre
- 125 g de gruyère râpé
Chemiser un moule à cake.
Porter une grande casserole d’eau à ébullition. Y plonger le pourpier 30 secondes puis égoutter. Réserver.
Hacher les olives.
Dans un saladier, mélanger les oeufs, la farine, sel, poivre, bicarbonate avec un peu du lait si besoin pour délier.
Ajouter le reste de lait, l’huile et le vinaigre.
Ajouter enfin les olives, le pourpier et le fromage sans trop mélanger pour ne pas laisser échapper les bulles (bicarbonate + vinaigre = bulles = cake gonflé).
Verser dans le moule. Déposer sur la pâte un peu de pourpier et olives que vous aurez pensé à mettre de côté pour le visuel.
Enfourner et allumer le four à 180°C. Surveiller la cuisson qui sera entre 50 minutes et 1h10 selon la forme du moule et son matériau, et selon le four.
Astuce : Inutile de vous dire que vous pouvez remplacer les olives par tout ce qui vous plaira.
Vous savez tout!
A vous de filer dans les rues ou les campagnes à la recherche de ce précieux vert sauvage.
A vous de l’apprivoiser et de tester.
A vous de me raconter aussi !