… Aime les paniers de Louise et la pluie ; Petit geste #28 : j’achète des paniers de légumes bio
… et je cuisine les feuilles de chou rave!
Depuis le début du confinement, il y a un type de consommation qui a explosé : c’est la consommation des paniers bio que l’on peut trouver auprès d’AMAP(*) ou directement chez le maraicher « d’à côté ». J’ai tout à fait conscience que cela n’est pas accessible à tous. Mais je sais qu’il y a un grand nombre d’entre nous qui peuvent trouver à proximité un maraicher bio qui propose ce service – encore plus depuis le début du confinement. Pour ma part, ce sont Louise et Yannick, du jardin de la Bardonnières, à Bois-de-Céné, qui le font. Honnêtement, avant le confinement, je n’étais pas cliente. Je me contentais d’acheter mes légumes à la Biocoop maraichine de Challans, ou à Biomonde. Mais comme j’ai voulu limiter les sorties, puis les kilomètres, je suis allée rendre visite à Louise. Et depuis maintenant 5 semaines, je passe chez elle tous les mercredis soir récupérer pour 10 euros mon joli panier. C’est toujours une fête ! Car c’est la surprise de trouver dans le panier des légumes d’une qualité optimale, parce que fraîchement cueillis et sans pesticide, à un prix défiant toute concurrence, tout en créant des emplois sur mon territoire. J’en ai profité pour adhérer à l’association Collectif Circuit Court dont font partie Louise et Yannick. Ce collectif regroupe plusieurs producteurs vendéens, en bio, afin d’élargir la gamme des produits proposés : lentilles, vinaigres, confitures, farine, fruits, champignons, salicorne, plantes sauvages tisanes, et même de la bière et des pâtes sèches. Avec tout cela, il ne manque plus grand chose (ah si, le papier toilette ;)… Je blague).
(*)Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne
Le reproche qui est parfois fait à la solution du panier, est qu’on ne choisit pas et, qu’en plus, on retrouve souvent les mêmes produits d’une semaine sur l’autre. C’est vrai qu’il faut faire preuve d’imagination pour varier les plaisirs sur une base de légumes parfois redondante. Mais moi, ce que j’aime dans ce type d’achat, c’est que quand j’achète les légumes, il y a non seulement les légumes mais aussi leurs jolies feuilles qui se cuisinent pour la plupart, et permettent de mitonner des plats inédits.
C’est ainsi que je me suis mise à cuisiner les feuilles du chou rave ! Les feuilles de chou rave n’accompagnent jamais le dit chou quand on l’achète en magasin, même bio. Pourtant elles sont extrêmement faciles à cuisiner et délicieuses !
Papa et le chou rave de la semaine passée – Certaines feuilles ont jauni mais peu importe, elles vont quand-même passer à la casserole ! / Les feuilles prélevées du chou / Les feuilles taillées, tiges d’un côté et vert de l’autre
En goût, la feuille de chou rave se situe entre l’épinard et les cotes de blette, deux légumes que j’adore ! Pour le cuisiner, il faut procéder exactement comme pour les cotes de blettes. Les feuilles seront simplement sautées à la poêle alors que les tiges passeront par un courte cuisson à l’eau ou à la vapeur pour les assouplir.
Pour obtenir votre approbation, je vous propose de les utiliser dans une recette qui, comme le gratin, fait toujours l’unanimité : le risotto ! Prêt? La voici :
Risotto aux feuilles de chou rave
Pour 2 personnes
Préparation : 15 minutes
Cuisson : 10 minutes (je le fais à l’autocuiseur qui permet de réussir à coup sûr son risotto, de gagner du temps, et de gagner en saveurs)
- 120 g de riz à risotto (pour ma part, ce fut du riz rond à dessert, car plus de riz à risotto en stock)
- De l’huile de cuisson
- 2 oignons nouveaux du panier de Louise (le blanc et tout le vert), rincés et émincés
- 2 gousses d’ail, pelées et finement hachées
- les feuilles d’un chou rave
- 1 petit verre de vin blanc (ou rouge… ou de l’eau si vous préférez)
- 24 cl d’eau (ou de bouillon si vous avez)
- 10 à 15 cl de crème
- Du parmesan si vous avez ; pour ma part non donc j’ai mis du fromage râpé
- Sel, poivre
Rincer les feuilles. Séparer tiges et vert. Couper les tiges en petits tronçons et hacher les feuilles.
Chauffer l’huile dans l’autocuiseur. Faire revenir oignons, ail, et feuilles et tiges de chou rave. J’ai aussi mis une feuille de laurier parce que j’adore ça.
Quand le tout est bien revenu et colore légèrement, ajouter le riz et bien mélanger pour que le riz devienne translucide.
Déglacer au vin, mélanger et bien gratter les sucs de cuisson. Ajouter l’eau ou le bouillon. C’est aussi le moment de vous faire plaisir avec les épices ou les herbes que vous aimez. Ici, j’ai ajouté de l’ail des ours et de la coriandre déshydratée… Bien tout mélanger. Fermer l’autocuiseur et chauffer à feu fort jusqu’à avoir le chuchotement de la soupape.
Baisser le feu pour maintenir juste ce qu’il faut de pression et cuire 5 minutes.
Stopper la chauffe et sans dépressuriser ni ouvrir, laisser reposer jusqu’à ce que la pression retombe : le riz finit sa cuisson tranquillement, sans accroitre votre facture électrique (ou gaz ou autre).
Ajouter crème et fromage, mélanger. Si le risotto vous parait liquide, relancer un peu la chauffe et finir la cuisson en mélangeant pour le lier.
Et voilà la résultat ! Nous nous sommes régalés ! Je vous invite vraiment à essayer (si vous avec des feuilles de chou rave bien entendu). C’est hyper facile et le résultat est on-ne-peut-plus gourmand.
Un point important aussi, quand vous commencez à vous fournir directement auprès des producteurs, c’est que vous commencez aussi à partager leurs souhaits comme leurs préoccupations… Cela faisait 5 semaines que la pluie nous boudait. Le sol du marais breton vendéen où je vis est déjà hyper sec. Nelly qui me fournit le lait, me confiait son inquiétude quant au manque d’eau, et au faible niveau de pousse de l’herbe et autres, dans les prairies… Vous commencez à comprendre l’importance de la météo pour notre souveraineté alimentaire, celle des saisons, l’obligation de respecter la nature qui nous nourrit, etc… Puis vous chantez et dansez quand la pluie arrive enfin !
Et vous passez quelques minutes à écouter, regarder et apprécier le très joli clapotis des gouttes d’eau dans les étiers.