… Aime les cookies, la noix de coco et se questionner sur le jusqu’au-boutisme écologique
Les coïncidences de la vie, aussi petites soient-elles, sont toujours amusantes… Ou comment un peu de coco amène à beaucoup de réflexion… Billet un peu long mais avec une bonne recette de cookies pour finir !
J’avais un reste d’huile de coco. Je l’avais achetée il y a longtemps pour tester une recette d’hygiène corporelle. Au final, je n’ai pas adoptée cette dernière et l’huile de coco est restée au fond du placard. La noix de coco fait partie de ces ingrédients que j’adore mais que je ne consomme plus pour cause de trop grande distance parcourue avant d’arriver jusqu’à moi. Je ne consomme plus, non plus, les fruits exotiques, combien même ils sont français, ou la vanille… J’avoue toujours acheter du chocolat, tout en ayant nettement réduit ma consommation, et en y injectant une bonne dose de pleine conscience quant à son impact (je n’achète que du chocolat bio, et des meilleures qualité et éthique possibles). J’avoue aussi : je n’ai pas encore renoncé aux épices, gingembre et curcuma étant très présents dans mon alimentation (j’essaye d’en faire pousser… Dur dur…). Je ne partage que peu de recettes incluant ces ingrédients. Même le chocolat est quasi inexistant dans mes billets depuis longtemps. Mais jusqu’à quel point faut-il être écolo?
Vendredi dernier, je suis allée donner un coup d’main à Christophe. Christophe est paysan-boulanger et très avancé dans son engagement écologique. Me voyant prendre des photos de ces jolis pains, il m’assène un « Tu ne les mets pas sur Facebook hein ?! ». Je sens dans le ton de sa voix que Facebook est le diable, le symbole du système à combattre, l’un des 4 mousquetaires malveillants des GAFA… Christophe rêve de livrer ses pains en vélos, minimise la mécanisation à son laboratoire et a même tenté de cultiver son blé au plus près de la tradition paysanne. Respect total… Malheureusement, ça ne fonctionne pas trop… Le blé est resté au pré. Les épaules lâchent. Le dos déclare forfait. Christophe a besoin d’aide et je suis venue lui offrir quelques heures de mon temps. C’est un moyen de me sortir de mon quotidien et de sourire de nos incohérences.
Après cette matinée de boulange, Christophe demande « Il me reste un blanc d’œuf, que peut-on en faire pour ne pas gâcher ? »… Et Valérie, sa Chérie, répond « Des rochers coco ? »… Christophe acquiesce de suite, car il a de la noix de coco râpée dans son placard et il adore ça… Donc ce type, profondément écologiste, un chouilla extrémiste relativement à mon échelle de valeurs, va préparer des rochers d’une noix de coco qui a été cultivée, cueillie, séchée, râpée industriellement puis qui a fait des kilomètres en bateau dégueulasse, pour ne pas gâcher un blanc d’œuf… Ca a l’air idiot mais la combinaison (le même jour !), de ces 2 faits – le reste d’huile de coco que j’ai chez moi, et la préparation de rochers coco chez Christophe, a soulevé des questionnements intérieurs… Ma position face à l’utilisation de Facebook… Ma non consommation de produits exotiques… Le fait de consommer des produits et de l’énergie pour ne pas en gâcher d’autres… La limite à donner à son engagement écologique. L’extrémisme aussi.
A ce stade de ma réflexion, j’en arrive à penser que le principal dans tout ça est :
- d’une part, de se mettre en mouvement et de mettre l’écologie et le débat au cœur de notre quotidien et de notre société,
- d’autre part, de faire preuve de cohérence comme de tolérance.
Marche climat 28 mars 2021
Je ne sais pas vous, mais moi, face,à cette enfant, je me sens mal à l’aise.
Et responsable… Pas coupable, pas encore, mais responsable, oui.
Marche climat 28 mars 2021 – C’est ça…
L’urgence écologique
Ne me répondez pas que je vous enquiquine, que je suis l’empêcheuse de tourner en rond. Halte-là ! Ce n’est pas moi qui donne les injonctions. Ce sont les scientifiques qui, eux-mêmes, ne font que recevoir les alertes que nous envoie notre écosystème. Les dizaines de milliers de scientifiques qui regardent la planète se tordre sous le poids de la consommation humaine, ne sont pas des moralisateurs mais juste des témoins d’une réalité d’actualité, de faits contemporains qui nous imposent le changement. Ce n’est ni moi ni le GIEC qui obligeons, c’est la planète, le climat, la nature, la biodiversité, les forêts, les eaux, les océans… si tant ait qu’on ait envie que la race humaine perdure et que nos enfants aient un avenir… Il est urgent de se mettre en mouvement vers une vie décarbonée et respectueuse de notre écosystème, de notre maison. Si j’écoutais ce que disent mes intestins, j’ajouterais qu’il faut passer à la vitesse maximum de ce grand changement… Mais je sais que c’est impossible alors je prends patience et apprends à laisser chacun choisir la vitesse de son changement.
La cohérence et la tolérance
Il est souvent question de re-donner du sens à nos actions. C’est à mes yeux une évidence. Mais je voudrais aussi parler de cohérence dans nos actions. Je crois que cette cohérence est vitale pour notre bien-être psychologique. Beaucoup de personnes souffrent d’éco-anxiété. Moi-même je traverse des périodes de doute et d’angoisse. De nombreux humains souffrent de déprime ou de dépression. Une des raisons est qu’ils sont coupés en deux entre un quotidien qui aliène, et leurs intestins, ce 2ème cerveau, qui les supplient de prendre un autre chemin. Consciemment pour certain.e.s, et peut-être inconsciemment pour d’autres, la dissonance entre notre perception de ce qui ne va pas dans le système et le fait de continuer à « pédaler » pour ce système rend le train-train insupportable. Pour ma part en tous cas, cela devenait physiquement – « intestinalement » – impossible de mener des actions contraires à mes principes écologiques. Je ne pouvais plus continuer à en apprendre toujours plus sur ce qui part a volo autour de moi, et rester dans un mode de vie « luxueux » sur le plan écologique. Quitter Paris, m’engager vers une décarbonisation de ma vie, réduire mon impact, ont été extrêmement salvateur. Ce ne sont que des petits pas pour l’Humanité, mais pour moi ce furent des grands pas vers le bien-être, parce que j’ai pu mettre en cohérence mon mode de vie avec ma conscience de l’urgence à agir.
Pour autant, dans cette décroissance induite par un besoin vitale de cohérence, je m’oblige à être tolérante. Tolérante envers moi-même : « Oui Stef, tu as le droit de manger du chocolat de temps en temps.« , et tolérante envers d’autres moins engagés écologiquement ou moins cohérents… Pourtant, parfois, je vous promets que ça me démange et que j’ai comme des envies violentes de rentrer dans l’tas et de donner des baffes… Tolérance…
Ainsi, dans cette cohérence salvatrice, viennent se glisser des exceptions qui confirment la règle. Elles prennent la forme de rochers coco pour Christophe ou de cookies à l’huile de coco et aux pépites de chocolat pour moi. Aujourd’hui, je me suis donné le droit d’enfreindre la règle et de cuisiner cette huile dans la recette donnée ci-après, car ils sont vraiment très bons… Il est peu probable que je les cuisine de nouveau, l’huile de coco ayant disparu de ma liste de courses et définitivement de mon placard… La bonne nouvelle est que l’huile de coco peut être remplacée par du beurre ou de la margarine… Les pépites de chocolat peuvent, quant à elles, être remplacées par des fruits secs, des graines, des flocons d’avoine ou encore des fruits confits. Reste à réfléchir sur la place du beurre dans une démarche écologique…
Cookies à l’huile de coco pour ne pas gâcher, et aux pépites de chocolat (et sans gluten)
Pour 24 cookies
Préparation : 15 minutes
Cuisson : 2 x 14 minutes ; Four ; 170°C (*)
- 1 œuf (50 gr environ…)
- 180 g d’huile de coco (50 g d’œuf + 180 g d’huile de coco = 230 gr)
- 230 g de sucre (**)
- 230 g de farines sans gluten 50% blé noir/50% riz (***)
- 1 càc de levure chimique (je vous donne bientôt ma recette maison)
- 150 g de pépites de chocolat ou des raisins secs ou des noisettes hachées ou…
NB : La règle pour cette recette est :
« Poids de l’œuf + matière grasse = poids de sucre = poids de farine = 230 g».
Ce sont des cookies 3 tiers en quelque sorte !
Dans un saladier, placer l’œuf, l’huile de coco, le sucre, la farine et la levure chimique.
A côté, préparer
- un bol avec les pépites,
- une feuille de papier cuisson sur la plaque de votre four,
- la balance prête à se glisser sous le saladier,
- une assiette.
Je conseille vivement de préparer ces 4 éléments avant de mettre les mains dans la pâte si vous ne voulez pas être obligés de vous laver les mains parce que vous avez oublié quelque chose. Vous allez comprendre pourquoi :
Lancer le préchauffage du four.
A la main, malaxer les ingrédients du saladier en écrasant bien le gras, jusqu’à avoir une pâte homogène – Vos mains sont maintenant pleines de pâte à cookie.
Ajouter les pépites de chocolat et mélanger de nouveau, toujours à la main, pour les répartir équitablement dans la pâte.
Sans vous laver les mains, poser le saladier sur la balance.
Prélever des tas de 35 g environ, former des boules et en disposer 12 (3 x 4) sur la plaque de cuisson et 12 sur l’assiette – Maintenant, vous pouvez vous laver les mains.
Enfourner pour 14 minutes.
Sortir la plaque. Laisser tiédir 2 minutes puis avec une spatule, placer les cookies cuits sur une grille – Attention, ils sont chauds et encore très fragiles.
Sur la plaque et sans changer la feuille de cuisson, placer les 12 autres boules de pâtes.
Enfourner de nouveau pour 14 minutes.
Avant / après cuisson
Dans cette version, j’ai ajouté environ 2càs rases de poudre de cacao amer
Si vous avez 2 plaques de cuisson, vous pouvez évidement cuire les 24 cookies en même temps, sur 2 niveaux.
(*) Le temps de cuisson peut aller de 14 à 18 minutes en fonction de la texture de cookies que vous aimez. A 14 minutes, ils sont très tendres. A 18 minutes, ils sont croustillants. Entre les 2, ils sont croustitendres.
(**) Cette quantité de sucre de 230 g permet d’avoir une règle facile à retenir pour la recette (230 g de gras, de sucre et de farine, gras étant œuf+matière grasse). Mais à mon goût, c’est un peu trop de sucre. Alors même si cette version a été largement validée par mes cobayes, je préfère malgré tout baisser la quantité de sucre à 180 g ou 200 g.
(***) Ok aussi avec de la farine de blé
Ici, comme je n’avais plus d’huile de coco, j’ai remplacé par de la margarine. La pâte est alors molle
et les cookies ont été façonnés à la cuillère. Mais en dehors de ça, ils sont très bons aussi!