… Aime passer à la radio – La cuisine du confiné / On va déguster / France Inter
Déborah, et ce sourire qui ne la quitte jamais!
C’est grâce à mon amie Deborah, propriétaire et gérante de la Librairie Gourmande à Paris, que j’ai atterri au micro de l’émission « On va déguster », diffusée sur France Inter et animée par François-Regis Gaudry. Il m’a été demandé de parler de la cuisine du confinement. Ce dernier nous impose de réduire nos sorties, et donc nos achats. Il nous impose aussi de rester chez nous avec le risque de s’ennuyer. C’est pour ces 2 raisons que je trouve cette période idéale pour réfléchir à notre alimentation, et pour appliquer les principes d’une cuisine écologique et décroissante.
Nota bene : je ne prends pas à la légère les événements, loin de là. Vraiment loin… Et je n’oublie pas toutes ces personnes qui ne sont pas confinées à la maison mais qui sont, au contraire, plus sollicitées qu’à la normale, et qui font face à la maladie en première ligne.
« Il faut faire en sorte de mener ce confinement finement et non connement ! »
– Dixit Arnaud Daguin, également invité de l’émission.
Confiner à la maison… En tête à tête, souvent avec ses proches, mais aussi souvent seul(e) face à soi-même… C’est le moment de lâcher prise. C’est le moment d’oublier les horaires. C’est le moment de prendre le temps de tenter, sans avoir peur de l’échec qui, de toute façon, ne sera vu par personne. C’est le moment d’expérimenter, de louper, de recommencer, et de réussir pour savourer.
C’est aussi le moment de partager en famille, et de donner des signes solidaires à nos voisins. D’être plus que jamais tous ensemble en restant chacun chez soi. C’est le moment de penser à soi et aux autres. C’est le moment de se faire plaisir et de faire plaisir. Il ne faut pas manquer cette occasion pour tout cela. Soyons fou, et osons transformer cette pause imposée par une crise majeure, en un moment de joie.
Qu’est-ce qui permet tout cela ? La cuisine !
– C’est le moment de faire maison, de faire des expériences et de se lancer dans ces recettes qui demandent du temps : levain maison puis pain maison ; graines germées bonnes pour la santé ; bière de gingembre et lactofermentation ; yaourts maison, fromage maison, etc., etc., etc.
– C’est le moment de cuisiner en famille ; apprenons les gestes et les recettes aux enfants ; créons des rituels autour de la cuisine ; faisons des règles de 3 et révisons nos mathématiques !
– C’est le moment de penser à l’autre : Préparons un plat en quantité un peu large et offrons-en une portion ou 2 à un voisin oublié, ou à un SDF. Préparons des cookies (ceux de Déborah me semblent parfaits! Recette en fin de post), et apportons-les à l’hospital le plus proche (ou tout autre structure ayant besoin de soutien moral).
Confinés dans une France au ralenti et en pleine tourmente économique, c’est aussi le moment de :
- limiter ses sorties,
- réduire sa consommation pour éviter la pénurie alimentaire,
- limiter des dépenses,
- => donc de réduire le volume de ses achats alimentaires.
Comment faire? En s’initiant à la cuisine des décroissants, ou des néo-autonomistes qui en reviennent à l’essentiel dans le but de réduire leur impact sur la planète. Cela vous parait difficile? Je vous propose ici quelques pistes :
- On oublie les plats industriels dont on ne connait pas la composition et on se ré-approprie une cuisine de qualité en cuisinant des produits frais, locaux et de saison (si possible bio) …
- On prend conscience de la valeur réelle de chaque aliment, de l’investissement du producteur, mais aussi du camionneur qui roule encore, alors qu’il ne dispose plus des infrastructures, du livreur, du caissier qui continue à nous faire face alors qu’il rêve de rester chez lui loin du danger… Et on prend soin de cuisiner les fruits et les légumes à 100%, y compris ces parties qui semblent des déchets : le chou-fleur qui se cuisine intégralement, les pelures d’asperges qui feront une bonne soupe, les peaux de légumes réutilisées pour faire un bouillon hors-pair, les peaux d’agrumes qui se transforment en confiture, et même la peau de banane qui peut aller se cacher dans un gâteau.
- On se fait plaisir, car « fait maison » et « décroissant » ne signifient pas pour autant triste, terne et sans crème.
- On varie les plaisirs qui deviennent innombrables en laissant aux autres les pâtes au blé, et en achetant les céréales moins connues telles que : épeautre, petit épeautre, orge perlé, sarrasin, quinoa, maïs aussi, … et toutes ces sortes de riz !
« Ne pas oublier d’arrêter de se focaliser sur le blé, quel qu’il soit, quand on sortira de la crise »
– dixit Esterelle Payani
- On limite l’achat de viande qui se conserve bien moins longtemps que les fruits et les légumes, afin de limiter ses sorties chez le boucher. Et on apprend à cuisiner les légumes secs riches en protéines animales et à la conservation à température et quasi illimitées.
- Et on mesure la chance que nous avons d’être confiné dans une France hyper connectée! En effet, pour tout ce que je viens de vous suggérer ci-dessus, vous trouverez des idées de recettes, des techniques et des astuces sur internet. Vous êtes confinés et vous vous sentez isolés mais vous avez une fenêtre incroyable, ouverte sur une encyclopédie de savoirs ! PROFITEZ-EN ! Soyez curieux, fouillez, admirez les photos alléchantes, visionnez les vidéos riches des bons gestes, posez des questions aux nombreux Chef(fe)s enfin disponibles … et partagez vos découvertes et réussites !
Qui dit légumes secs dit autocuiseur ! Made in France (Achetez Français siouplai!). écolo et économique (relire le petit geste #5)… On peut (presque) tout faire dans un autocuiseur même des gâteaux ! Il est plus facile de dire ce qu’on ne peut pas faire : un poulet rôti comme au four… ou une gratinée au fromage… Mais avec son autocuiseur, on peut cuire comme dans une grande casserole (sans le couvercle et sans pression), mijoter, compoter, confire, confiturer, cuire à la vapeur (avec ou sans pression), cuire sous pression, etc. Pour illustrer mon propos, je vous ai préparé cette recette flexitarienne, de boulettes mi-boeuf mi-lentilles. Superbement facile. Plutôt rapide. Super délicieuse, et profitant de l’atout vitesse de l’autocuiseur.
Cuisson « néga watt » grâce à une cuisson sous pression et sur le poêle !
Boulettes mi-boeuf mi-lentilles
Pour 4 personnes environ
Préparation : 20/30 minutes selon vos talents de bouletteur(se)
Cuisson : 10 minutes (comme des boulettes classiques)
- 100 g de lentilles vertes du Puy (ou au moins des lentilles françaises)
- 250 g de boeuf haché (ou 2 steaks hachés)
- 1/4 de càc de bicarbonate de sodium
- 50 g de farine de blé noir (ou sarrasin – comptez-en un peu plus pour enrober)
- Sel, poivre
Quelques heures en avance, placer les lentilles et le bicarbonate dans l’autocuiseur. Saler. Couvrir généreusement d’eau. Fermer l’autocuiseur. Chauffer sur feu maximum. Au chant de la soupape, baisser la chauffe au 1/3 pour maintenir la pression. Cuire 10 minutes. Eteindre la chauffe. NE PAS DEPRESSURISER… Laisser reposer ainsi jusqu’à ce que la pression soit retombée d’elle-même (L’idéal est de cuire les lentilles très en avance, et de les oublier dans l’autocuiseur…).
Au moment de préparer les boulettes, placer la viande hachée dans un saladier. Ajouter les lentilles égouttées (garder le jus de cuisson pour une soupe ou une sauce) et la farine de blé noir. Saler et poivrer. Travailler à la fourchette pour bien homogénéiser. Il faut que le mix se détache du saladier. Sinon continuer d’ajouter de la farine, petit à petit.
Former des boulettes de 30/40 g. Rouler dans entre les paumes de main puis rouler dans la farine. Les boulettes sont prêtes à être utilisées comme n’importe quelles boulettes de boeuf. Vous noterez que je préfère aplatir les boulettes pour une coloration plus facile.
Boulettes aplaties, ou mini burgers, vous les nommez comme vous aimez 🙂
Bon, j’ai un peu trop coloré mes boulettes … Mais on s’est régalé (et les voisins aussi…) / Ici servies sur un lit de légumes pour équilibrer le repas, et une sauce à base d’eau de regonflage de pruneaux, et jus de cuisson des lentilles. Excellent.
Vous pouvez aussi former des burgers de 100/120g et les utiliser comme des steaks hachés traditionnels (comme dans des hamburgers flexitariens par exemple).
Enfin, les amateurs d’épices et de cuisine exotique ne manqueront pas de parfumer les boulettes de cumin ou de curry, et de les servir avec une sauce à base de lait de coco.
Cette recette intemporelle pourra être préparée été comme hiver.
Les Coucou (cookies) de la Supersuperette, recette donnée par Déborah
C’est parti pour 15 cookies de 35 g, 10 minutes de préparation et 15 minutes de cuisson.
- 100 g de beurre doux ramolli
- 100 g de sucre blond
- 1 grosse pincée de sel
- 200g de farine
- 1/2 sachet de levure chimique
- 4 cs de lait
- 75 g de bon chocolat noir à pâtisserie concassé en grosses pépites (ou un peu plus si vous êtes très gourmand)
Préchauffez le four à 180°C (th. 6).
Dans un saladier, mélangez à l’aide d’une spatule en bois le beurre ramolli, le sucre et le sel.
Versez la farine et la levure dans le saladier. Ajoutez le lait. Mélangez le tout à la main.
Hachez le chocolat en grosses pépites et incorporez-les au mélange précédent. Malaxez bien le tout.
Sur une plaque recouverte de papier sulfurisé, disposez des petits tas de pâte (si votre four est petit, vous aurez certainement besoin de faire deux fournées pour façonner la quinzaine de Coucou !). Aplatissez-les, pour obtenir des petites galettes pas très épaisses d’environ 7 cm de diamètre.
Enfournez les Coucou pour 13 à 15 minutes, en surveillant bien la cuisson. Ils doivent être bien dorés mais pas cramés !
À la sortie du four, laissez-les refroidir, de préférence sur une grille. Les Coucou durciront en refroidissant.
(Il est aussi possible de préférer ne faire que 8 gros cookies de 60 g, dans ce cas, poussez la cuisson à 16 minutes).
Recette tirée de l’ouvrage Le cookie de nos rêves, Déborah Dupont-Daguet et Géraldine Martens, Editions First, 18.95€ (malheureusement pas encore en version numérique).
#JeVousAime
#RestezChezVous
Celui qui n’est pas confiné est un con fini!