… Aime Hélène et les fraises, surtout en tartine vendéenne !
Il y a 2 jours, Hélène m’a dit : « C’est la fin de la saison; le marché s’arrête pour moi! ». Mon coeur a fait un bon puis s’est serré… Plus d’Hélène au petit marché de la Bardonnière et plus de tartine vendéenne… Et moi qui n’ai même pas encore, partagé cette recette avec vous…
Suite à ce teasing, vous vous demandez : « Mais qui est Hélène?… » 😉 !
Je vous présente Hélène, accroupie entre les rangs de son verger les Brin’Belles, où elle cueille ses trésors, des fraises extraordinaires qui m’ont fait aimer de nouveau ce fruit.
Hélène, elle est comme ses fraises. Timide, elle se cache sous son chapeau comme ses fraises se cachent sous leurs feuilles. Savoureuse, elle raconte avec passion les variations de goût entre la magnum, équilibrée, et la gento nova, intense. Douce et acidulée, passant de la quête de son bien-être et de celui des autres, à l’affrontement des difficultés liées à son métier… Bref, j’adore Hélène.
Nous nous sommes rencontrées grâce au collectif Court Circuit dont je vous ai parlé précédemment (ici), et je suis allée plusieurs fois m’accroupir à ses côtés pour échanger et immortaliser. Hélène est une « recyclée ». Dans sa vie d’avant, elle était naturopathe, installée depuis plusieurs années dans l’Est de la France où elle avait son cabinet. L’Amour est passé par là et a amené Hélène à l’Ouest (Paulx – Loire-Atlantique). Le passage de la naturopathie aux fruits s’est fait un peu par hasard, par des rencontres, des projets collaboratifs et des désistements… Ainsi, c’est seule qu’elle lance en Août 2019 ses premières plantations. Le coeur du projet, ce sont les arbres fruitiers mais comme ils ne donnent pas, ou pas assez la première année, alors Hélène a aussi planté des rangs de 8 ou 10 sortes de fraises différentes. Le résultat fut fou. Déjà, de part le changement climatique qui n’est plus à démontrer, la saison des fraises, cette année, a démarré plus tôt et finit plus tard qu’en temps normal, soit 4 à 6 semaines de travail supplémentaire, avec un rendement important générant des jours et des jours et des jours de cueillette et de marchés qui s’enchaînent. Je ne vous ai pas précisé qu’Hélène cultive ses bébés en bio mais vous l’aviez deviné.
Comme à chaque fois que je rencontre un producteur de son acabit, je suis éblouie. Mais vraiment. Il faut un tel courage pour se lancer dans une activité qui se déroule en extérieur (trop chaud, ou trop froid, ou trop pluvieux,…), qui peut s’écrouler par un gel tardif ou une sécheresse exceptionnelle et qui se fait au raz du sol! A chaque fois que je retrouve Hélène, elle est genoux à terre, pliée en deux, soit à ramasser les fruits, soit à retirer les feuilles séchées et à nettoyer les rangs. Et seule en plus. Bien sûr, elle reçoit l’aide de son ami mais pour les stratégies, les choix d’aménagement, de point de vente, etc., elle est seule. Seule et pourtant passionnée, souriante, patiente et bienveillante.
Les fraises d’Hélène sont sublimes… Quand j’étais gosse, nous allions en famille cueillir des fraises à la Fraiseraie, bien connue des gens d’ici. C’était il y a, pfiouuuuuu, 35 ans (bam!)… Depuis, la Fraiseraie a grandi, s’est modernisée, pour finalement perdre son âme dans des modes de culture qui ont rendu leurs produits insipides, comme quasi toutes les fraises que nous trouvons chez le primeur ou en supermarché. Le manque de goût des fraises est tel que je peux vous dire précisément quand et où j’ai mangé des bonnes fraises au cours des 10 dernières années ! Une fois au Danemark, avec Thaï et David ; nous mangions dans un restaurant italien de Copenhague tenu par un ami à eux et le Chef venait de recevoir des fraises. Il nous en a offertes et elles étaient délicieuses. C’était en Juillet 2012. Et l’autre fois, ce fut au feu restaurant In De Wulf où le Chef, Kobe, nous a servi un entre-plat inattendu : il a posé sur la table devant chaque convive une fraise. Juste la fraise. Entière, non cuisinée, telle que. Autant vous dire que nous avons tous été surpris. Puis nous avons goûté… Magique… Une vraie fraise. C’était en mai 2015.
Bien sûr, de temps en temps, j’achète de fraises. Parce que c’est une tradition familiale forte et que nous aimons la maintenir. Mais je n’achetais ja-mais de fraises, seule, pour me faire plaisir ! Jusqu’à ce que je rencontre Hélène.
La voici Hélène, vue d’en bas pour une fois! Et dans ses mains, des barquettes de fraises Gento Nova, une variété ancienne au goût du fruit hyper intense sans être trop sucrée. C’est la variété que je préfère et c’est celle que nous avons cueillie pour préparer des tartines vendéennes, recette traditionnelle de mon département, qu’Hélène connaît de réputation mais sans jamais l’avoir testée.
Je vous donne cette recette demain, mais vous pouvez déjà aller acheter de bonnes fraises, un pain d’deux et du sucre blond!
Le verger Les Brin’Belles
Le brin – Rue de la Marne
44270 Paulx
Pour connaitre les marchés et les jours de cueillette à la ferme, bref, pour trouver Hélène, suivre sa page Facebook ici.
Arnold
6 septembre 2020 @ 9:08 am
Tres joli texte qui donne envie de gouter ces fraises. Merci !
Stéphanie BITEAU
7 septembre 2020 @ 8:05 am
Merci M. Chatelain ! J’espère que vous êtes à proximité pour pouvoir goûter les fraises d’Hélène, ou que vous avez près de chez vous des producteurs aussi engagés dans la qualité. Belle semaine! Et merci pour votre lecture, Fany.