… Aime la Mayenne en mode locavore – Vacances et résilience alimentaire, mode d’emploi
C’est en mai 2018 que j’ai pris l’avion pour la dernière fois. Ceux qui me connaissent se doutent que ce fut pour aller à Dénia, en Espagne. A mon retour, en descendant de l’avion, je me suis dit « Ce fut mon dernier vol…« … Décision difficile quand bon nombre de ses amis habitent loin. Décision difficile quand cela fait des années que l’on parcourt le monde à la recherche d’expériences gastronomiques plus folles les unes que les autres. Sauf que, quand les dangers du dérèglement climatique vous prennent aux tripes, ça devient beaucoup plus facile.
Mais alors, en quoi consiste mes vacances sans avion? Comment vivre des expériences gourmandes sans parcourir des milliers de kilomètres? Comment profiter d’échanges enrichissants quand on ne peut plus aller voir les copains trop loin? Comment se changer les idées sans oublier son engagement pour la résilience alimentaire? Voici mon mode d’emploi, espérant vous donner des envies de vacances locavores.
Le concept est simple. Pour commencer, je choisis un département que je ne connais pas. Pour ces vacances-ci, ce sera la Mayenne, parce que je n’y suis jamais allée, parce que ce n’est pas loin en voiture et parce qu’étant peu tendance, ce département est une destination à prix raisonnable. J’y ai trouvé un gîte parfait. Dans la campagne vallonnée d’Hambers, il est calé au bout d’un chemin, au milieu de rien avec seuls les oiseaux comme voisins.
Gîte La Lande du Pont – Hambers
Je recommande chaudement
En amont des vacances, j’ai fait comme pour le défi locavore; j’ai fait une cartographie des producteurs bio, proches du gîte. J’ai également listé les marchés de producteurs, les marchés bio, les épiceries bio ou associatives, sans oublier les restaurants à la cuisine locale et de saison, et les sites touristiques remarquables (Carte pas du tout exhaustive).
Ca donne la carte que je vous partage :
(Cliquer sur le petit carré en haut à droite pour avoir les détails de la carte)
Ensuite, chaque jour, je choisissais une destination qui me permettrait de rendre visite à un producteur ou d’aller faire des achats dans une épicerie bio/locale originale. Le midi, retour au gîte pour un déjeuner à base des bons produits dénichés. L’après-midi, un peu de repos, puis de nouveau, petite balade pour m’aérer, goûter et rencontrer.
Par exemple, le mercredi, je suis partie vers Pré-en-pail-Saint-Samson.
En chemin, je me suis arrêtée à la ferme fromagère du Pays de Pail, où j’ai échangé avec Marie-Hélène Demoitié qui m’explique comment ils transforment et vendent en direct le lait bio de leur 50 vaches dans une ferme souveraine qui emploie trois personnes. J’y ai acheté des yaourts brassés, de la tomme affinée 6 mois, un fromage frais et un peu de crème. Tout excellent.
Ensuite, je suis allée déjeuner dans une drôle d’épicerie bio-restaurant au coeur de Pré-en-Pail. Ce lieu atypique et coloré s’appelle le Comptoir. J’y ai savouré un très bon crumble de légumes, un méli-mélo de légumes crus, une mousse d’avocat et un pesto d’herbes. J’aurais préféré une mousse d’un légume local, mais c’était bio, très bon et végétarien.
Après ce bon déjeuner, je suis allée grimper au sommet du belvédère du mont des avaloirs, point culminant du Grand Ouest embrassant la vue sur 50 kilomètres à la ronde.
Les vaches dans le verger, à la ferme du Pays de Pail
Le Comptoir – Epicerie « Local et bio »/restaurant
Salle du restaurant Le Comptoir
Crumble de légumes locaux et de saison, et méli-mélo de légumes crus
J’ai décliné sur ce même modèle, chaque journée de vacances. J’ai découvert une superbe épicerie coopérative à Fontaine-Daniel. Mêlant une librairie, un coin bar, un magasin bien achalandé et un tiers-lieu culturel, elle existe depuis 8 ans et est bien installée dans son terroir; une autre, aussi mimi que mini, le « bar à thym » sous forme associative, à destination des habitants de Grazay ; à Jublains, c’est l’association la k’bane qui dispose de son mini dépot-vente dans un local mis à disposition par la mairie.
J’ai déambulé dans les allées du marché bio d’Evron où j’ai déniché une brousse d’exception à prix indécemment bas, de chez Carré d’Ouailles, visité le micro-marché de producteurs de Montsûrs, goûté les bières délicieuses de la Brasserie Guibs beer et grimpé un chemin sur le flanc sud du Montaigu pour dénicher Antoine Luneau, paysan-boulanger qu’il faut bien chercher pour trouver !
L’épicerie coopérative – Fontaine Daniel
La fournil d’Antoine Luneau, perdu sur sa colline – Sainte-Gemmes-le-Robert
Le chemin d’accès au fournil (la photo ne montre pas le dénivelé!)
La micro-épicerie associative la K’bane, Jublains
Cette quête de bons produits, d’épiceries associatives ou coopératives, et de marchés de producteurs, toujours dans la logique « local et respectueux du vivant » m’a permis de rencontrer des gens incroyables, de découvrir des lieux en dehors des sentiers battus et de me régaler tous les jours. Autrement dit, ça m’a permis de passer de superbes vacances.
A suivre, prochainement : quelques recettes gourmandes
créées durant ces vacances
A mon Papa qui me suit dans mes pérégrinations gourmandes,
l’estomac vaillant et la fourchette toujours prête !
12 avril 2023 @ 5:39 am
Salut Fanny c’est très sympa de suivre ta balade en Mayenne.
Ça donne envie de suivre tes pas. Merci