… Aime le vinaigre de pomme, surtout quand il est gratuit!
Gratuit ou presque…
NDLR : Rappelons que ce n’est pas la saison des pommes. Mais comme on en trouve encore en local et en bio, je me permets cet écart.
Cette recette s’adresse à celles et ceux qui ne consomment par la peau des pommes. Pour ma part, habituellement, quand je mange une pomme ou cuisine une tarte, je laisse la peau sur les pommes et tout se passe bien. La découverte de cette recette de vinaigre hyper facile m’a fait légèrement changer cette habitude.
C’est le défi locavore qui m’a amenée à tester le vinaigre de pomme maison. J’en suis ravie, car je le referai encore et encore. C’est tellement simple, facile, bon et rentable! Le dessert du défi était un jeu de textures autour de la pomme. A faire les tests, je me suis vite retrouvée avec beaucoup d’épluchures. D’où l’idée de les utiliser pour en faire un vinaigre, vinaigre qui est allé assaisonner le poireau-vinaigrette 3 Etoiles de notre repas.
Pour faire court, ça consiste à mélanger des épluchures de pomme (gratuites si vous les destiniez à la poubelle), du sucre (pas tout à fait gratuit) et de l’eau (gratuite), puis de patienter quelques semaines.
Deux tournées de vinaigre, qui profitent de la douce chaleur du poêle
Vinaigre de pomme
Préparation : 5 minutes
Cuisson : Aucune
Attente : 3 à 6 semaines
- Des épluchures de pomme bio (évidemment)
- Du sucre bio
- De l’eau filtrée
Placer les épluchures de pomme dans un grand bocal.
Placer le bocal sur une balance. Tarer. Recouvrir d’eau à hauteur en prenant soin de peser l’eau qui est ajoutée – il faut que toutes les épluchures soient sous l’eau.
Tarer la balance. Ajouter 10% du poids d’eau en sucre. Sur les photos ci-dessus, ont été versés 600 g d’eau donc il faut ajouter 60 g de sucre.
Vinaigre à J+0, le 1er mars
Vinaigre à J+18, le 18 mars donc
Vinaigre à J+41, vers le 12 avril
Noter la date sur le bocal.
Recouvrir celui-ci d’une mousseline ou d’un tissu (il faut que ça puisse respirer donc pas de couvercle). Fermer avec un élastique ou une ficelle.
Laisser tranquille pour 3 à 6 semaines (selon la température de la pièce) en mélangeant de temps en temps durant les 7 premiers jours. Il faut veiller à ce que les épluchures de pomme soient immergées et qu’aucune moisissure ne se développe en surface.
Afin de savoir si tout se passe bien, vous pouvez mettre votre nez sur le bocal; vous sentirez les parfums délicieux du vinaigre se développer.
Très vite, vous verrez quelques bulles se former. C’est normal. Les épluchures ramollissent et le tout devient brunâtre. Dès J+18 ou 20 ou 25, vous pouvez filtrer et utiliser votre vinaigre. Si vous êtes patients et non pressés, alors en laissant le processus se faire encore, vous verrez apparaitre une mère de vinaigre (3ème photo ci-dessus).
La mère de vinaigre est la petite pellicule blanche qui se développe en surface.
Elle se détache très facilement des pommes au moment de filtrer.
Dès que les parfums de vinaigre vous conviennent et sans forcément attendre l’arrivée de la mère, filtrer le tout et mettre en bouteille. Si une mère de vinaigre est apparue, il faudra prendre soin de la retirer délicatement et de la « nettoyer » de toute épluchure.
A noter :
- J’ai fait 3 fois cette recette entre mi-décembre et fin mars. Donc chaleur de la pièce plutôt basse, sauf quand le poêle était allumé. Je pense qu’en période estivale, le processus sera plus rapide.
- Je n’ai aucune conviction sur le fait de laisser fermenter à l’abri de la lumière ou non. Sur le net, certains le font et d’autres non. L’avantage de placer le bocal d’épluchures en fermentation dans une armoire sera d’éviter les mouches et moucherons dans la pièce. Par contre, l’armoire sentira fort le vinaigre 😂.
- Si vous utilisez l’eau du robinet, alors tirez celle-ci quelques heures avant, ou même la veille, afin que le chlore ait le temps de s’évaporer.
Deux astuces en plus :
- Photo ci-dessus à gauche : Pour filtrer, je place la mousseline entre le tamis et l’entonnoir. Celle-ci reste ainsi bien en place et permet une filtration très fine donc un vinaigre limpide. Ensuite je rince la mousseline et la réutilise à l’infini.
- Photo ci-dessus à droite : Pour minimiser mes déchets, les épluchures de pomme restantes sont passées au moulin à légumes. Ca me permet de récupérer une compote de pomme vinaigrée qui sera également utilisée pour réaliser des vinaigrettes mais aussi des pesto et autres sauces pour recettes estivales.
La bonne nouvelle, c’est que vous pouvez commencer avec les épluchures d’une pomme puis poursuivre en ajoutant à votre vinaigre en cours, les épluchures d’autres pommes. Inutile d’attendre de devoir peler 1 ou 2 kg de pomme pour vous lancer !
L’autre bonne nouvelle, c’est que vous n’êtes pas du tout obligé d’attendre le développement d’une mère de vinaigre. Sur les 3 essais que j’ai réalisés cet hiver, la mère n’est apparu qu’une fois… Cette mère sera utile si et seulement si vous voulez faire un vinaigre de cidre (dans ce cas, placer le cidre dans un bocal avec la mère et laisser reposer quelques semaines) ou si vous voulez faire un vinaigre de pomme à partir d’un jus de pomme. Dans les 2 cas, la rentabilité sera revue à la baisse, car il vous faudra un liquide bio dont le prix doit être proche de celui du vinaigre de pomme bio.
Lors de mon prochain test, je remplacerai le sucre par du miel. Ca devrait réussir et j’aurai alors un « vinaigre de pomme au miel », ce qui fera très chic lors de mes dîners mondains 😉. Ca aura surtout l’avantage d’être 100% local.
Enfin, quand ce sera la saison, je ferai le test avec des épluchures de poire. Ca doit être délicieux !